• Quatre générations sous un même toit - Lao She

    La vie communautaire, engendrée par le principe de piété filiale, a longtemps rythmé le quotidien des chinois jusqu'à une époque récente. Des générations ont ainsi perpétué ce mode de vie au fil des siècles, forgeant une cohésion au sein de groupes restreints.

    Quatre générations sous un même toit - Lao ShePékin plus que n'importe quelle autre ville chinoise, a su conserver cette tradition jusqu'au milieu du XXème siècle grâce à une organisation urbaine particulière : Les hutongs (Rues traditionnelles du nord de la Chine) liant entre eux des quartiers parsemés de Siheyuan, maisons à cours carrées où habitaient des familles dont la vie se retrouvait immanquablement liée à celles de leurs voisins (Je vous invite également à lire l'article de ce blog du 24/07/2013 : A-travers-les-hutongs-de-pekin).

    C'est ce quotidien que nous décrit Lao She dans sa célèbre trilogie Quatre générations sous un même toit, l'histoire d'une époque désormais (presque) révolue, où la communauté primait sur l'individu et où les affaires du foyer étaient discutées entre générations. Lao She, lui même pékinois, nous fait ainsi pénétrer dans cet univers cloisonné à une période trouble de l'histoire chinoise : l'invasion de Pékin et d'une grande partie de la Chine par l'armée japonaise. L'auteur nous présente ainsi ses protagonistes dont les destins seront à jamais bouleversés par une guerre qui n'épargne personne, pas même la vie paisible des habitants des hutongs de Pékin.

    Quatre générations sous un même toit

    Le roman débute naturellement - peut-être aussi dans un souci de respect des anciens avant tout - par une description du vieux Qi, le doyen de la ruelle du Petit-Bercail, théâtre de cette trilogie. La "scène" de ce récit n'est décrite que dans le second chapitre où Lao She dessine ce petit quartier de vie comme un corps humain auquel il donne vie au fil des pages, et où tous les axes semblent aboutir à l'épicentre du quartier, cette partie, qu'il qualifie de "thorax", et qui unifie les destins de ses habitants.

    Le décor posé, nous pouvons désormais nous représenter plus en détail l'écosystème qui régit cet espace confiné. Au fur et à mesure des chapitres nous découvrons donc les différentes familles dont les trois principales : les Qi, les Qian et les Guan, qui rythmeront l'ensemble du récit. Le lecteur est d'ailleurs rapidement amené à prendre parti contre les Guan et leur morale légère. Cependant, les choses ne semblent pas toujours être ce qu'elles sont réellement avec Lao She, et les personnages du récit peuvent évoluer voire, changer leur point de vue à plusieurs reprises suite à des événements injustes, dont la violence ne fait que croître au fil des pages.

    L'injustice majeure, représentée par cette invasion agressive de la part du voisin japonais, n'a de cesse d'alimenter un sentiment nationaliste de la part des principaux protagonistes, sentiment qui ne cessera de se développer avec le nombre croissant de "traîtres" coopérant avec l'ennemi.

    Dans ce contexte troublé, les jeunes prennent des décisions, tandis que les anciens, le vieux Qi en tête, font profil bas et ne peuvent qu'assister au démembrement de la structure du groupe. Lao She nous dépeint ainsi le quotidien des hutongs en même temps qu'il nous laisse entrevoir la destruction lente de son tissu social.

    La guerre mondiale s’immisce peu à peu dans le quotidien de ces familles, et aux conflits armés s'ajoutent les rivalités entre les clans qui finiront par diviser les familles de la ruelle du Petit-Bercail.

     

    Quatre générations sous un même toit - Lao SheLao She a écrit Quatre générations sous un même toit en plein conflit sino-japonais (1942-1944), alors que les japonais occupaient déjà Pékin depuis 1937. Sa description très précise de cette ambiance unique qui régnait dans les hutongs de Pékin des années 1930, lui a valu une renommée internationale.

    Certains articles n'hésitent d'ailleurs pas à le comparer à Victor Hugo ou Balzac qui ont été les grands narrateurs de Paris au XIXème siècle. Lao She serait donc de la même manière, le chroniqueur et historien de Pékin au XXème siècle.

    Plus globalement, Lao She aura surtout su décrire ses contemporains de toutes les couches sociales comme personne, avec une plume toujours simple et modeste destinée à toucher le plus grand nombre.

    D'autres ouvrages passionnants sont à découvrir sur cet auteur majeur de la culture chinoise (Des articles suivront au fur et à mesure de mes lectures de cet auteur).


  • Commentaires

    1
    Mardi 1er Juin 2021 à 17:19
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    2
    Adam
    Jeudi 29 Juin 2023 à 18:09

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