• Pékin est une ville tentaculaire en perpétuelle expansion. L'agglomération compte déjà six périphériques en effet, dont le dernier a été achevé en 2009, mais les plans du gouvernement prévoient d'agrandir encore ce périmètre à l'avenir pour anticiper le déploiement futur de la ville avec la construction d'un septième périphérique dont les travaux doivent débuter en 2015. Le journal hongkongais South China Morning Post a dévoilé aujourd'hui une illustration de cette extension (Cliquer sur la photo pour aller sur l'article) :

     

    Et de 7... Pékin voit toujours plus grand

    Ce septième périphérique devrait donc être long de 940 km et contenir les 22 Millions d'habitants et surtout 5,3 Millions de véhicules de la ville.

    L'idée sous jacente derrière ce projet est la stratégie de Xi Jinping de créer une mégacité entre la préfecture de Pékin (22 Millions d'habitants), la ville de Tianjin (11 Millions d'habitants) et les grandes villes frontalières de la province du Hebei.

    Ce plan n'est pas sans rappeler un autre super projet que souhaite mener Pékin : La mégacité du delta de la rivière des Perles. Ce projet consiste à rapprocher les villes de Guangzhou (Canton), Shenzhen et Dongguan dans une même agglomération géante afin de rationaliser les services publics et infrastructures entre ces trois géants urbains.


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  • "The fastest changing place on earth" est un reportage de la BBC. Une journaliste a ainsi suivi pendant six ans le destin d'un village isolé du Sichuan, de l'annonce de la destruction de leurs maisons jusqu'au développement ultra-rapide de cette nouvelle cité champignon.

    C'est une histoire banale en Chine, certes, mais ce reportage a l'avantage de poser les bonnes questions et de livrer une vision atypique de ce développement au forceps que subissent les chinois des régions rurales.

    A travers l'un des projets de construction les plus ambitieux de ces dernières années, nous sommes ici les témoins des étapes d'un projet d'urbanisme en Chine : du rejet des populations locales à l'acceptation, en passant par les phases de doute inévitables d'un peuple méfiant envers son gouvernement.

    Le reportage nous pousse également à une réflexion plus profonde sur l'intérêt économique à long-terme de tels projets : comment maintenir la prospérité d'une ville champignon après l'effervescence des premiers jours? Ou encore, peut-on modifier la vie des populations de manière si radicale sans perturber l'équilibre d'une région?

    Tout n'est pas blanc ou noir dans la Chine du XXIème siècle, mais une ligne directrice doit exister pour faire les bons choix et éviter à des villes comme celle-ci de s'ajouter à la liste des villes fantômes chinoises (Voir aussi mon article précédent : Chenggong ville fantôme).

    Lien vers le reportage ci-dessous (En anglais) :  

    Le village qui ne voulait pas grandir


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  • C'est une bien triste nouvelle que j'apprends à mon retour de chine. La ville anicenne de Dukezong (Dans la municipalité de zhongdian dans le Yunnan) dans le district mondialement célèbre de Shangri-La, a été dévorée par les flammes ce 11 Janvier détruisant près de 300 édifices. Voir la vidéo ci-dessous :

    La ville ancienne de Shangri-La partiellement détruite par les flammes

    Le feu, qui s'est déclaré dans la nuit de vendredi à samedi, a très vite ravagé les anciennes bâtisses de style tibétain en bois de cette ville millénaire, sans faire de victimes. Beaucoup de volontaires et pompiers se sont relayés toute la nuit pour sauvegarder au maximum le prestigieux patrimoine de cette cité. Les habitants ont tous été évacués par les autorités de la ville.

    L'incendie a donc emporté des édifices uniques très bien conservés de cette ville de style tibétain ainsi qu'un Thangka tibétain (Peinture) à la valeur inestimable.

    Ayant moi-même parcouru ce site unique à l'été 2012, écrire cet article m'est étrange et assez pénible. Vous trouverez ci-desous quelques-unes de mes photos en comparaison de celles de ce Weekend afin de vous imaginer la beauté de ce lieu historique unique et de la perte énorme pour le patrimoine culturel mondial.

    Aujourd'hui :

    La ville ancienne de Shangri-La partiellement détruite par les flammes

    La ville ancienne de Shangri-La partiellement détruite par les flammes

      

      

      

      

      

      

      

      

      

    Eté 2012 :

    La ville ancienne de Shangri-La partiellement détruite par les flammes

    La ville ancienne de Shangri-La partiellement détruite par les flammes

      

      

      

      

      

      

      

     

     

    La ville ancienne de Shangri-La partiellement détruite par les flammes

    L'Histoire de Shangri-La

    Shangri-La pour l'histoire, est avant tout une ville imaginaire qui résonne dans l'imaginaire occidental depuis les années 1930, grâce au roman de James Hilton "Horizon perdu". Cet écrivain fut en effet fasciné par cette région des plateaux tibétains qu'il dépeint comme un paradis terrestre et  spirituel, la présence du bouddhisme tibétain dans cette région aidant grandement à créer cette atmosphère de pureté intense.

    La ville ancienne de Shangri-La partiellement détruite par les flammes

    Personne ne sait réellement si le lieu décrit par Hilton est bien Zhongdian (Municipalité citée en début de cet article) qui s'apparente à son récit. En effet, perchée à 3300M d'altitude et abritant de nombreuses demeures tibétaines, ainsi que le magnifique temple tibétain de Songzanlin (Photo ci-contre), Zhongdian pourrait aisément faire office de paradis terrestre.

    Zhongdian n'est donc pas qu'une utopie et a d'ailleurs longtemps été une étape de la route entre la province du Yunnan et le Tibet pour les échanges de chevaux et de thé notamment. 

    La perte d'une partie de ce patrimoine millénaire est donc un désastre historique mais aussi touristique pour une région qui vit massivement de cette manne financière.


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  • Depuis quelques années, la folie constructrice chinoise, a conduit à des projets de plus en plus irrationnels à l'écart de la demande de la société.

    Assoiffés par l'inflation immobilière dans le pays, certains promoteurs, aidés par des gouvernements locaux avides de placements et de pots-de-vin, ont réalisé des projets totalement dénués de sens et de stratégie : La ville de Chenggong en est un bon exemple. 

    Cette ville, dont la construction a commencé en 2003, était censée accueillir 100.000 personnes, mais aujourd'hui c'est une vaste cité fantôme où la poussière se dépose et façonne un nouveau paysage.

    Pour illustrer cela, je vous invite à regarder cette vidéo tournée par un amateur :

    Chenggong : La ville fantôme

     Chenggong, cependant, n'est pas un cas à part puisque nombre de ces villes fantômes ont émergés aux quatre coins de la chine. Je vous propose ci-dessous un petit guide touristique de ces No Man's Lands urbains : 

    Chenggong : La ville fantôme

    Quartier de Kangbashi (Ordos - Mongolie-Intérieure)

    Chenggong : La ville fantôme

    TianDu Cheng (Près de Hangzhou - Zhejiang)

    Chenggong : La ville fantôme

    Florentia Village (Près de Pékin)

     

    Chenggong : La ville fantôme

    Wonderland (Près de Pékin - Aujourd'hui en-cours de destruction)

    Cliquer sur la photo pour la vidéo


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  • La chine est la reine des superstructures, et ses prouesses en terme de génie civil, sont devenues remarquables.

    Ainsi, je débute avec cet article, une série de posts que je ferai régulièrement dans la partie Architecture de ce blog, et qui sera consacrée aux reportages sur les superstructures en Chine.

    Commençons avec ce reportage sur les ponts en chine datant de 2006 (Cliquer ci-dessous) :

    Superstructures : Les ponts de Chine

    Bon visionnage


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  • C'est le sujet qui fait l'actualité en ce moment en Chine. Un riche chinois s'est en effet fait construire une villa hors du commun à Pékin, au sommet d'une tour d'habitation de 26 étages. Zhang Biqing avait ainsi acquis un appartement de plus de 100m2 au dernier étage de cette tour en 2007. Par la suite, pris dans une folie constructrice, notre homme a décidé de réaménager le sommet de l'immeuble. Il a ainsi fait monter des arbres, buissons ainsi que d'énormes rochers pour recréer un environnement naturel pour construire une villa de 1000m2.

    Ces travaux pharaoniques ont vite alerté les voisins qui se sont plaints des nuisances mais ont aussi émis de fortes inquiétudes quant au risque que représente cet édifice pour la structure même de l'immeuble.

    Ces pressions ont donc poussés les autorités chinoises à ordonner la destruction de cette curiosité urbaine.

    Vous trouverez donc ci-dessous une vidéo prise par hélicoptère qui vous permettra d'admirer ce chef d'oeuvre avant sa destruction annoncée :

    Castle in the Sky


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  • A travers les Hutongs de PékinPékin a connu de gigantesques bouleversements ces dernières années, accélérés par les Jeux Olympiques de 2008 dont a été témoin le monde entier. Mais la capitale tentaculaire de l'empire du Milieu n'a pas encore tout cédé aux promoteurs immobiliers malgré les apparences futuristes du CBD du quartier de ChaoYang (朝阳). En effet, les vieilles ruelles de la ville, qui gardent le souvenir du passé tumultueux de la cité impériale, restent encore bien présentes, éparpillées au sein de ce damier majestueux, comme des tâches sombres d'un passé qui tente de ne pas se laisser engloutir par le béton d'une ville qui court vers son avenir.

    A travers les Hutongs de Pékin

    Toute personne ayant déjà mis les pieds à Pékin, a eu l'occasion de marcher dans ces ruelles tranquilles : les Hutong (胡同 : Prononcer "Rhoutong"). Ce mot chinois d'origine mongole signifie "Puits" dans cette langue, et indiquait donc bien que les populations se réunissaient autour d'une source d'eau. A Pékin, cette tradition des petites ruelles et allées est devenue une institution connue de tous. Intéressons-nous donc à l'Histoire de ce symbole de l'empire du Milieu.

    Des quartiers qui racontent l'Histoire de Pékin

    Hutong est donc le nom donné à ces ruelles qui serpentent, perpendiculaires, entre les maisons à cours carrées de Pékin. La prolifération de ces quartiers dans la ville a connue son essor sous la dynastie mongole des Yuan, qui ont gouverné la Chine de 1271 à 1368.

    L'édification de la Cité Interdite à partir de 1406 par l'empereur Yongle (Dynastie des Ming) changea radicalement l'organisation de Pékin. La ville quadrillée, telle qu'elle l'est encore de nos jours, modifia la répartition des populations de ces Hutongs. Ainsi, les aristocrates vivaient à l'Ouest et l'Est dans de larges demeures appelées Siheyuan (四合院) entourés de verdure, alors que le reste des habitants logeaient dans des cours carrées plus petites nichées dans des hutongs plus ou moins sombres selon leur rang.

    Les Siheyuan

    Ces maisons à cours carrées au sein des Hutongs ont connu un fort développement chez les mandarins entre le XIIIème et le XVIème siècle.

    A travers les Hutongs de PékinL'organisation spatiale de ces Siheyuan est souvent la même : une maison carrée avec une cour en son centre, une porte d'entrée suivie par une seconde, comme un sas de décompression avant de pénétrer dans la noble demeure qui protège le jardin secret de ses habitants. Les ouvertures au niveau des fenêtres donnent notamment sur l'intérieur afin de conserver l'intimité et ne pas permettre aux passants de voir de la rue. La structure intérieure des pièces était elle-même bien codifiée. Les pièces de la maison était ainsi attribuées selon le rang, l'âge, le degré de parenté...

    A travers les Hutongs de PékinLa géomancie avait également son importance puisqu'en Chine l'espace est synonyme d'énergie et de circulation de ces flux invisibles. Mais des raisons plus pragmatiques gouvernaient également les choix de dispositions. Ainsi, le bâtiment Nord recevant plus de lumière par son orientation vers le Sud, était le lieu de prédilection pour établir le temple des ancêtres et recevoir les invités. L'espace se partagait aussi entre Est et Ouest : piété filiale et pouvoir. Les grands-parents occupaient donc l'aile Est tandis que les parents logaient à l'Ouest.

    L'arrière de la maison était le lieu des "filles" du propriétaire, car le plus reculé et secret. Ces filles devaient en effet faire profil bas face au monde extérieur.

    Enfin, détail important, les toilettes, étaient placées au Sud-Ouest de la maison car ce lieu est réputé, dans les croyances chinoises, abriter les fantômes, d'où l'idée de leur créer un environnement particulièrement inhospitalier pour évoluer.

    Les Hutongs aujourd'hui

    Pékin, malgré les armées de buldozers qui la parcourent, compte encore 400 000 maisons à cours carrées.

    A travers les Hutongs de PékinLes Hutongs sont cependant malmenés dans leur majorité. Ainsi, les Siheyuan flamboyants des siècles précédents sont aujourd'hui soit le plus souvent laissés à l'abandon et aux populations les plus pauvres, soit reconvertis en cafés, boutiques de luxe et autres attractions touristiques. Les rénovations n'impliquent pas les habitants qui doivent quitter les lieux pour s'expatrier au-delà du 6ème périphérique de la ville. Pour ceux qui restent, les conditions sont sommaires puisque la plupart de ces habitations sont occupées par de nombreuses familles et les commodités sont plus que sommaires. De plus, les projets de "rénovation" sont souvent de mauvaise augure, puisqu'elles annoncent des destructions : rénover un Siheyuan est en effet très cher et donc économiquement peu avantageux.

    Des mesures de protection des Hutong

     Après les vagues de destructions tant médiatisées de ce patrimoine, qui ont rendu célèbre le caractère chinois 拆 (Chai : Détruire), le gouvernement chinois et la municipalité de Pékin ont enfin commencé à faire machine arrière depuis quelques années, et ont mis en place un vrai plan de réaménagement des Hutongs sans expulser les populations locales de manière systématique. En effet, certains Hutong du centre de Pékin sont désormais rénovés (murs, rues..) et équipés de toilettes et bains publics pour palier au manque d'hygiène. Le gouvernement a également à coeur de sauvegarder l'un des joyaux touristiques du pays, dont la destruction a fortement mis à mal son image dans le monde mais aussi auprès de sa population.

    Il ne reste qu'à espérer que les Hutongs pourront survivre à cette époque de mouvement sans précédent en Chine et prolonger leurs 800 ans d'existence dans le pays.


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  • Je débute cette rubrique Architecture par un article édifiant du blog BigBrowser.

    Je vous ai donc sélectionné un article sur la construction du plus grand immeuble du monde qui débute actuellement à Changsha (长沙) dans le Hunan.

    L'article, accompagné d'une vidéo, nous montre ainsi le procédé de construction que la société Broad Sustainable Building (BSB) utilisera pour construire cet immeuble incroyable.

    Un immeuble de 30 étages en 15 jours, record battu. Un gratte-ciel de 838 Mètres en 90 jours, c'est pour demain...

    Lien vers l'article :

    http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2012/11/22/pari-le-plus-haut-gratte-ciel-du-monde-construit-en-90-jours/

    Pour les personnes se trouvant en Chine et n'ayant pas accès à YouTube, voici le lien vers la vidéo sur le site chinois YouKu : 

    http://v.youku.com/v_show/id_XMzQ3MTgyNjcy.html 

    Bon visionnage.


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