• Guo Meimei : L'ambassadrice des maux de la Chine

    Guo Meimei : L'ambassadrice des maux de la ChineLa Chine aime médiatiser les affaires de corruption et d'immoralité. Ainsi, malgré une actualité des plus brûlantes depuis quelques semaines : catastrophes industrielles, tremblement de terre du Yunnan ou encore montée des violences au Xinjiang, la toile chinoise garde les yeux rivés sur une jeune arriviste : Guo Meimei. 

    L'annonce de son arrestation a été suivie par de nombreux chinois et son récent Mea Culpa sur ses erreurs passées le 4 Août dernier, jour du tremblement de terre du Yunnan qui a coûté la vie à plus de 500 personnes (bilan provisoire), a complètement éclipsé le reste de l'actualité de l'empire du Milieu.

    Les grands médias chinois semblent s'être mis d'accords pour faire de cette riche concubine, une cible parfaite du courroux populaire, appuyant la politique ultra-répressive du président Xi Jinping contre la corruption et les excès de pouvoir.

    Guo Meimei : Une maîtresse professionnelle

    Guo Meimei : L'ambassadrice des maux de la ChineGuo Meimei est une jeune prostituée de luxe de 23 ans connue depuis 2011 sur les réseaux sociaux chinois pour son étalage indécent de richesse. La jeune fille apparaît ainsi entourée de sacs de luxe, de liasses de billets ou encore au volant d'une Maserati. Victime de son succès, elle est donc devenue peu à peu la personne que l'on aime détester.

    C'est cependant un post sur le réseau social Weibo en 2011, qui a mis le feu aux poudres. La jeune fille, posant avec son apparat de luxe habituel, y affirme être "directrice générale de la chambre de commerce de la Croix-Rouge chinoise". Ce poste évidemment fictif a malgré tout semé le doute dans l'esprit des internautes, qui ont en revanche soupçonné un lien entre Guo Meimei et la Croix-Rouge chinoise, ce qui est plausible au vue des relations des "protecteurs" de cette dernière.

    La starlette a donc franchi un cap en souillant l'image deGuo Meimei : L'ambassadrice des maux de la Chine la branche chinoise de la Croix-Rouge déjà entachée par de précédentes suspicions de détournement de fonds. La crise de confiance populaire s'est ainsi rapidement étendue aux ONG chinoises en général, obligeant Guo Meimei à rapidement revenir sur son commentaire pour apaiser une situation devenue très tendue pour elle et ses puissants amants.

    Les frasques de miss Guo ont donc pris fin cet été après son arrestation très médiatisée en Juillet pour son implication dans la mise en place d'un système de paris illégaux sur la coupe du monde, plan échafaudé selon CCTV, pour combler ses revenus de prostituée.

    Le vice du jeu bien connu de Guo Meimei a donc signé sa perte et donné un prétexte facile au Parti pour lancer une campagne moraliste contre les nantis du pays.

    Une chasse aux sorcières sur fond de leçon de morale

    "I love to show off" affirmait Guo Meimei en pleurs le 04 Août lors de ses confessions en garde à vue, retransmises en direct par CCTV. Cette phrase répréhensible est cependant loin de s'appliquer à la seule jeune fille lors de cette séance d'autocritique que l'on ne devrait plus voir en Chine en 2014 (Voir ci-dessous) :

    Guo Meimei : L'ambassadrice des maux de la Chine

    Si Guo Meimei doit en effet répondre des chefs d'accusation qui la concernent, et le cas échéant, tirer sa peine par la suite, il n'est pas normal que le Parti utilise encore et toujours cette humiliation publique (télévisée qui plus est) digne de la Révolution Culturelle que Xi Jinping a remis au goût du jour depuis le début de sa chasse à la corruption et aux excès. La concubine la plus célèbre de Chine est donc traînée sur la place publique depuis quelques semaines de la même manière que Bo Xilai ou Zhou Yongkang, qui sont pour leur part des gros poissons dont les méfaits ont largement dépassés ceux de cette starlette dépensière.

    Cependant, le Parti aime donner des exemples du "mal" qui ronge la société chinoise à sa base, même si la plupart des enfants des hauts cadres du Parti sont les premiers à profiter de ces richesses et excès qu'il critique. La leçon de morale martelée par les médias chinois sonne donc un peu faux et semble quelque peu surannée.

    Un mauvais timing pour le Parti

    Les critiques des internautes chinois face à cette médiatisation à outrance de l'affaire Guo Meimei ne se sont pas faites attendre non plus. La plupart ne défendent évidemment pas l'accusée à la morale douteuse, mais critiquent davantage les médias officiels pour leur manque de sens des priorités. 

    Comment des médias officiels, populaires, bras droit du gouvernement chinois, peuvent-ils simultanément faire des confessions de Guo Meimei leur gros titres quand la Chine est touchée en son sein par des catastrophes d'ampleur!

    Guo Meimei : L'ambassadrice des maux de la ChineEn effet, la Chine a connu début Août deux incidents majeurs. Tout d'abord, l'explosion dans une usine automobile à Kunshan, qui a fait 75 morts et 186 blessés le Samedi 02 Août, suivie le 04 Août, d'un tremblement de terre dans le Yunnan, dont le dernier bilan fait état de 589 morts, 2401 blessés et 230 000 personnes évacuées!

    Quelques heures seulement après ce terrible tremblement de terre meurtrier, au moment même où les ONG chinoises auraient eu besoin d'un relais de la part de l'Etat pour venir en aide aux victimes, tous les organismes d'information chinois n'avaient d'yeux que pour les aveux de Guo Meimei. Le 04 Août à 8h, le Quotidien du Peuple partageait ainsi 12 "Tweets" sur Weibo pour se réjouir des aveux diffusés par CCTV, l'agence de presse Xinhua en partageait 10 tout comme le gourou de l'information CCTV. La propagande chinoise ne peut donc pas faire une "pause" à sa leçon de morale quotidienne pour parler de l'actualité de son pays?

    La Croix-Rouge chinoise devant ce matraquage, a ainsi due inciter sur son compte Weibo, les internautes à se désintéresser de l'affaire Guo Meimei pour apporter leur soutien aux victimes du Yunnan.

     

    Une propagande à affiner

    Guo Meimei : L'ambassadrice des maux de la Chine

    La société chinoise est devenue très matérialiste en trente années d'ouverture. L'appât du gain est devenu un Leitmotiv pour les chinois, il est d'ailleurs intéressant de remarquer que "Argent" est le mot clé le plus recherché sur les moteurs de recherche en Chine, devant "sexe". Face à cette cupidité accrue permise par l'enrichissement incroyable de la société chinoise en trois décennies, les médias chinois ont pour mission de contrebalancer cette tendance en inculquant un minimum de morale dans ces esprits pervertis. Une affaire Guo Meimei est donc une aubaine pour relayer ce message de morale. Cependant, c'est la méthode quelque peu brutale et irrationnelle de l'Etat chinois buté à faire passer ses messages, qui nuit au final à leur efficacité auprès de la population.

    Le procès de Guo Meimei, déjà effectué "publiquement", est bien parti pour servir d'exemple afin d'appuyer le message accusateur du Parti envers l'immoralité et le consumérisme. C'est ainsi qu'une starlette flambeuse pénètre dans l'engrenage sans pitié de la justice chinoise, éclipsant au passage la réalité difficile du peuple chinois dans les heures sombres que vit la Chine actuellement.


  • Commentaires

    1
    Jeudi 25 Mars 2021 à 21:52
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